Très heureuse nouvelle année à tous ! ?
Pour ma part je l’ai commencée en portant le flambeau !
Bénie par les forces de la nature bretonne, au bord de la mer, la nuit, sous le ciel étoilé, guidée par la voie lactée, en bonne compagnie et dans une ambiance joyeuse, entourée de la musique et des chants qui me donnent toujours les plus grandes joies !
Tous ces flambeaux autour de nous, c’était comme un rituel très simple : celui qui consiste à être heureux et à partager ce bonheur avec d’autres !
Vivre, n’est ce pas apprendre à créer pour soi et autour de soi le cercle lumineux du bonheur ??
Porte flambeau : ce message prométhéen – et prometteur ? – me dit de garder la foi en moi, en l’action juste et en mes qualités humaines.
Que ce flambeau me porte tout au long de cette nouvelle année ! Pour être guidée et guider à mon tour et passer le flambeau à tous ceux qui me côtoient et me suivent.
Puisse la lumière de la conscience et de l’amour accompagner chacun de nos pas cette année. ❤️

Il existe une tradition ésotérique qui dit que les 12 premiers jours de l’année correspondent aux 12 mois de l’année qui commence.
Le chiffre 12 a une valeur symbolique importante : il représente l’Univers, l’union du 4 (matière) et du 3 (esprit). Il renvoie aussi bien à l’espace du Ciel (les 12 signes du Zodiaque) qu’au Temps (les 12 mois de l’année). Il est en lien avec l’humanité : les 12 tribus d’Israël, les 12 travaux d’Héraclès/Hercule, les 12 apôtres de Jésus….
Sans adhérer à cette tradition de manière trop stricte, je m’en inspire de pour décliner – à l’image des 12 facettes d’un prisme ? – des valeurs et des attitudes qui me tiennent à coeur pour orienter mon année (et ma vie) dans des directions qui font sens pour moi : plus d’humanité, plus de conscience, plus d’écoute, plus de joie, plus de plaisir, plus d’amour….
C’est un jeu intuitif (les « correspondances » sont tout à fait arbitraires) et bien sûr non exhaustif !! Sans aucune volonté d’induire quoi que ce soit afin de me sentir libre de vivre mon année comme bon me semble, en sachant accueillir avec le plus de souplesse possible les aléas et l’imprévisible de l’existence, et sans jamais déroger à mes principes.
Ce sont quelques pistes qui me disent comment garder le cap, sans jamais perdre de vue ce qui est essentiel à mes yeux.

La série de photographies prises par Lou Lecoq est pour moi très inspirante : devant son objectif, j’ai dévoilé différentes facettes de qui je suis, en mettant en scène différentes émotions et attitudes que j’adopte et qui font que je suis tour à tour totalement changeante et totalement moi même ! Comme la Vie. ?

Photographies de L’Oeil de Lou.

Le premier jour : Accueillir

Accueillir ce qui vient, se recueillir devant le nouveau cycle qui s’ouvre, joindre les mains devant mon coeur : comme lorsque je pratique le yoga (seule ou dans mes cours).
Le geste du Salut est pour moi essentiel : c’est un des gestes (mudra) que j’aime le plus (il m’apaise et me met en joie), je l’effectue très souvent !! Il permet de me centrer en reliant ma main droite et ma main gauche, d’unir symboliquement et énergétiquement : mes forces lunaire (Yin) et solaire (Yang), ma lumière et mon ombre, tout ce qui en moi parfois dissone afin de me réharmoniser et me mettre en accord avec l’essentiel : ma voie/voix, celle qui suit la loi de mon coeur.
Il me rappelle de faire preuve d’humilité et de rendre hommage : à mes maîtres, à la Vie, à tous les gens que j’aime, à la Source en moi qui me donne la force, la foi, le calme et la sagesse.

Accueillir ce qui vient en posant les intentions et en visualisant la direction que je veux tenir cette année : rester centrée en moi et alignée à mes valeurs pour que, quoi qu’il arrive, je ne dévie pas de ma trajectoire intérieure, pour que les actes que je pose soient en adéquation avec ce qui m’anime au plus profond de moi : droiture, engagement, joie, légèreté, amour…

Les choix que l’on prend en conscience font écho à la loi du Karma qui est simplement la loi de cause à effet (et non – selon une vision réductrice et manichéenne des choses – la tentation de vouloir « punir » les actes jugés « mauvais » et récompenser ceux jugés « bons »). Le Karma (mot sanskrit signifiant « acte » ), c’est être conscient.e des conséquences de chacun de nos actes et c’est aligner nos actes à nos pensées. Car, comme l’explique mon ami astrologue Christophe Guillaume, « le karma est un enchaînement de causes et d’effets (action / réaction), créé tant par les actes que par les paroles, et qui trouve ses racines dans le mental. La pensée est la racine de toutes nos actions. Il faut donc constamment pratiquer la juste pensée ».
Evidemment, il y a beaucoup d’actes et de choix dans notre Vie qui n’ont pas été posés de manière consciente, qui ont obéi plutôt à des intérêts ou à des peurs (et parfois aux deux) : lorsqu’il y a « erreur » de parcours, c’est que les choix qu’on a faits n’étaient pas conscients, ou qu’ils étaient inadaptés à nos besoins et désirs profonds du moment. Cela nous dit qu’on n’a pas pu faire autrement, par ignorance et manque de maturité et de conscience… Mais comme la Vie est initiatique (ou « karmique », si l’on en croit la vision de l’astrologie humaniste), ces « erreurs/errances » sont là pour nous faire évoluer vers une part meilleure de nous même, pour pouvoir, ensuite, poser les actes qui nous correspondent vraiment et contribueront à notre bonheur.
Quoi qu’il en soit : rester alignée.e H24 n’est pas facile !! C’est une attitude que l’on doit essayer de tenir le plus possible et demande donc une extrême vigilance.
Comment tracer l’alignement de tout mon être (corps-esprit-coeur) vers la direction que je me propose : comme le montre magnifiquement cette photographie, aligner, c’est tirer une ligne – un trait d’union – entre ma tête (mon mental), ma poitrine (mon coeur ❤️), mes mains (mon principe d’action), et tout mon corps (le véhicule pour ma vie au quotidien, mon incarnation joyeuse)…. sans jamais perdre de vue mon objectif (la flamme de la bougie).

Le deuxième jour : Embellir

Être en contact avec la Beauté m’élève. Assister – sans cesse émerveillée – à la perfection de la Nature – dans le règne minéral, végétal et animal – m’enivre et m’apaise. Me répare profondément.
Les fleurs sont dans le règne des plantes la perfection la plus élevée, la plus spirituelle : elles donnent gratuitement, généreusement leur beauté, associée à des senteurs magiques. Tout comme les oiseaux – par leur légèreté, leur délicatesse aérienne, la liberté de leur vol, la douceur de leurs plumes et la merveille de leurs chants – sont l’élément le plus noble du règne animal, trait d’union entre Terre et Ciel.

La beauté que nous offre l’art, sous toutes ses formes, transmutation de la réalité à travers la créativité humaine : la beauté des sons (la valeur la plus élevée de l’art reste pour moi – qui suis très auditive – la musique), des mots, des formes, mais aussi la justesse d’un point de vue, d’un regard sur le monde et sur la vie qui peuvent radicalement transformer – et réparer – notre propre regard : sur nous même, sur le monde et sur la vie.

Sur le plan de la matière : la beauté d’un décor, d’un objet, d’un vêtement, d’un bijou, la somptuosité d’une couleur, la richesse d’une matière viennent apporter une touche de fantaisie ou d’élégance dans notre existence, parce que sinon la vie est trop fade !!

Et puis il y a la beauté naturelle des êtres humains, qui s’incarne magnifiquement dans les corps. Je suis charmée par la beauté d’un visage, d’un corps, d’un geste, d’une allure, d’une démarche, d’un regard, d’un sourire qui transforme subitement l’expression d’une personne.
Je ne serais pas professeure de yoga si le contact avec la dimension du corps – avec sa beauté unique et singulière, mouvante, chaude, vivante – ne me touchait pas !
Accueillir chaque être humain à travers le langage qu’exprime son corps, c’est cela entrer en contact avec l’autre.

Mais pour moi la vraie profonde beauté est celle qui a trait à la noblesse du coeur. Une attitude, un geste, une parole, une sensibilité qui me touchent par delà les apparences. La vraie beauté est une bonté de l’âme.
D’ailleurs, un petit détour par l’étymologie donne raison à mon intuition : le mot beauté vient du latin « bellitas », forgé sur l’adjectif « bellus » qui lui même vient de « dwenolos », diminutif de « duenos » signifiant bon. La racine du- est à rapprocher du védique « duvah » signifiant hommage.

C’est ce que les anciens Grecs nommaient le « kalos kagathos » : « être beau et bon » étaient les vertus humanistes par excellence, pour « se hisser à la hauteur de sa dignité d’homme ». Ces vertus étaient associées également à « un idéal d’harmonie de corps et d’esprit dont l’athlète grec aurait été le modèle, rappelant les mots célèbres de Juvénal « mens sana in corpore sano » (« un esprit sain dans un corps sain ») » . Là encore, je ne peux que faire le lien avec ma pratique du hatha yoga ! » ?

Alors, embellissons notre vie ! Mettons de la noblesse dans nos pensées, dans nos propos, dans nos actes : soyons des fleurs et des oiseaux, transformons nous en princesses et en héros au service de la beauté et de la bonté ! ? ?

 

 

Le troisième jour : Adoucir

Je suis ici avec la Lune, qui représente à la fois le pôle réceptif (sur le plan énergétique) en opposition au Soleil (pôle actif), et le monde des émotions et de la vie intérieure, en opposition avec l’action et la vie extérieure.
Les polarités lunaire et solaire sont dans la pensée indienne l’équivalent du Yin-Yang pour la philosophie chinoise.
Ces deux polarités coexistent en chacun.e de nous, quel que soit notre genre.

Je suis ici avec ma Lune et je m’interroge en souriant : j’en suis où avec mon féminin, ma douceur, ma capacité de réceptivité, de non action, d’attente, de patience, de lenteur, d’affection, de tendresse, l’expression de mes émotions… ?

La Lune c’est aussi le monde du rêve et de l’inconscient, à ne pas confondre avec les méandres insolubles du fantasme et de l’illusion…

La Lune, c’est encore la dimension maternelle (et non pas maternante), qui accueille et aime inconditionnellement. Devenir mère m’a ouvert les portes de cette douceur, qu’il m’était difficile d’accueillir en moi même et d’exprimer à l’autre.

Accéder à ces parts lunaires n’est pas toujours facile : on les refoule souvent, on n’ose pas, ou on se blinde… pour se protéger, parce que la vie nous a blessés, parce que nous nous sommes nous mêmes blessés, parce que nous avons blessé.
Le métier de vivre est fait de violence, alors la violence s’exprime dans nos paroles, nos actes… et la douceur en prend un coup !
On est souvent violent envers soi même, on ne se ménage pas.
Pourtant, on ne peut qu’aspirer à cela, à la douceur et à l’amour !

Adoucir notre existence – à commencer par la relation que nous avons avec nous même – ce n’est pas quelque de mielleux, de mou, ce n’est pas de la passivité ni de la soumission. Mais c’est être vigilant : dans nos pensées, nos paroles, nos gestes, nos comportements, vérifions quelle la « forme » nous employons pour traduire le « fond »…

Mettons de la douceur dans notre existence !
Portons notre Lune autour du cou comme un bijou précieux pour ne pas oublier l’essentiel : soyons doux envers nous même, envers les autres, envers la Terre et l’Univers.

 

Le quatrième jour : Combattre

Taper du poing sur la table pour défendre mes valeurs, pour faire entendre ma voix, avec fermeté – sans dureté ni violence -, pour mettre des limites lorsque la situation ou la relation ne me convient pas, pour me protéger sans blesser l’autre, sans pour autant fuir ni m’isoler.
C’est oser être moi même… et tant pis si je dérange !

Développer des valeurs guerrières est nécessaire pour la chevauchée sportive de l’existence.
Et cela cohabite très bien avec la douceur !!
Être guerrier, c’est se relier à nos qualités d’action, au principe solaire ou masculin présent en chacun.e de nous (qualité YANG).
C’est être prudent, présent et vigilant vis à vis de tout ce qui présente dans notre environnement, mais avant tout, vis à vis de ce qui surgit en nous : quelles pensées, quelles émotions, quels souvenirs, quelles croyances figées, quels mensonges (toutes les histoires qu’on se raconte)….

C’est pour moi – qui suis une femme – invoquer l’énergie des déesses guerrières du panthéon indien : Durga et Kali (aspects guerriers de la Shakti, principe féminin).
Durga combat les démons de l’ignorance, et Kali, la sanguinaire – avec son collier de crânes, sa bouche ensanglantée, ses yeux crachant du feu – met fin à toutes les illusions et détruit pour mieux faire renaître : un ordre nouveau, meilleur.

C’est invoquer aussi la présence protectrice de Ganesh – ce dieu indien à tête d’éléphant – celui qui lève les obstacles : je lève le poing contre la bêtise, l’ignorance, l’aveuglement, la haine, la peur…. à commencer par combattre en moi ces poisons de l’ego et ces obstacles intérieurs !! Pour les déraciner au plus profond de moi même.
Être guerrier, c’est être courageux : combattre même si on a peur. Parce qu’il y aura toujours des peurs, ne serait ce que la peur de l’inconnu qui nous range parfois trop radicalement du côté du médiocre et/ou du douloureux mais rassurant parce que connu !!

C’est être solide, stable comme un roc, mais aussi ouvert : à la fois inflexible quand il le faut, et flexible parce qu’on ne sait pas tout, parce que la Vie nous enseigne toujours quelque chose de nouveau, qui nous permet d’évoluer vers plus de conscience, plus d’humanité…

C’est faire un pas de côté et voir au delà de l’ego (qui n’aime qu’un seul point de vue : le sien) et constater que d’autres points de vue existent, autres que les miens, tout aussi valables. Que l’on s’enrichit en apprenant des autres, et en laissant les autres apprendre de nous même.

Savoir quand et comment adopter l’attitude juste, trouver cet équilibre est difficile, c’est comme marcher sur un fil… Pour cela : s’écouter, s’observer, sans complaisance aucune et, en même temps, avec bienveillance.

Le Hatha Yoga et les arts martiaux (en particulier l’Aïkido) sont deux voies différentes qui nous montrent le même but : ils nous enseignent comment maîtriser nos peurs et accéder à une forme de sagesse, une joie calme, sans peurs, une paix intérieure quoi qu’il arrive.
Ce sont pour moi des pratiques militantes ! Ne nous y trompons pas : derrière la quête de paix et d’harmonie, les vertus premières défendues par ces disciplines sont des valeurs combatives. Comme dit le dicton, « si vis pacem, para bellum » : « si tu veux la paix, prépare la guerre ».

Quand je sens la peur, la tristesse, la colère sourdre en moi comme un volcan au bord de l’éruption, je reviens dans mon coeur, dans mon souffle, et j’invoque l’amour. Je m’apaise, et retrouve alors la confiance. Oui, remplacer la haine, la peur, par l’amour et la confiance.

Alors je deviens à mon tour guerrière de paix, de conscience et de lumière, pour reprendre l’expression de Paulo Coelho.

« Trust me », « Aie confiance en moi », dit mon coeur à mon poing !! ???? ❤️

Le cinquième jour : Se délester

Sur cette photographie, je ressemble aux femmes endeuillées que je voyais en Italie du sud, dans mon enfance. On m’avait expliqué qu’elles s’étaient vêtues entièrement de noir après avoir été éprouvées par une perte (la mort d’un proche, de leur mari), et qu’à partir de ce moment là, elles ne quittaient plus le deuil, restant ainsi fidèles à la mémoire du défunt, comme figées sur l’expérience douloureuse, refusant de choisir de nouveau le camp de la vie et de l’amour. J’imaginais ces femmes attristées pour le restant de leurs jours et cela me terrifiait.

Plus tard, la vie m’a appris qu’on n’a pas besoin de s’habiller tout de noir et de porter le voile pour être en deuil.

Il est question de douleur dans nos deuils.
Le mot « deuil » vient en effet de l’ancien français duel, issu du bas latin « dolus » signifiant « douleur ».
Un deuil, ce n’est pas seulement la perte d’un être cher, ce sont toutes les séparations brutales et tous les départs définitifs qui jalonnent notre existence. La vie procède par une succession de deuils et de pertes. Chaque passage important de notre existence ne peut se faire qu’avec un renoncement total à ce qui était là avant. Comme un rite… pas très agréable, mais nécessaire.

On peut pleurer toute notre vie ces pertes là ! On peut toute notre vie déplorer le tragique de l’existence.
Je me suis longtemps passionnée pour les héroïnes de la tragédie grecque et du théâtre shakespearien : pour toutes les Phèdre, Electre, Eurydice, Antigone, Clytemnestre, Ophélie, pour tous les Roméo et toutes les Juliette. C’était voir définitivement le verre de la vie à 100 % vide. Or le verre est à 50 % plein et à 50 % vide, on ne peut rien contre cela ! La vie est tour à tour tragique et merveilleuse.
Mais le regard qu’on porte sur le verre, on peut décider de le changer. Le voile, décider de l’enlever.

Se délester, c’est à dire cesser de porter la charge de souffrance héritée de nos expériences passées. Faire la paix avec ce qui a été, pour ne pas le laisser nous plomber .

Sur cette photographie, je regarde en face de moi, l’objectif en guise de miroir, et je me dis à moi même : je décide quoi ? Rester dans le tragique ? Ou décider de quitter le voile noir… ? Et cesser de pleurer le tragique des deuils passés, qui pour avoir été tragiques n’en sont pas moins passés !
Et quand je vois le verre qui commence à se vider de sa substance joyeuse, j’opte pour le remplir… de légèreté et de confiance, de musique et de danse, de lucidité et de rire.

La légèreté et la confiance, parce qu’avec elles, l’existence devient aussitôt bien plus agréable.
La musique et la danse, pour la joie et la fête du corps.
La lucidité, pour sauter par dessus la tragédie, sans jamais être dupe.
Et le rire, parce que c’est l’arme absolue contre le désespoir. ?

 

Le sixième jour : Ressentir

Que peut on imaginer en voyant cette photographie ? Je me suis endormie ? J’en ai ras le bol de tout ? Je viens de boire un verre de ciguë ?…. ❓ ❓ ❓
Nul autre que moi ne sait ce que je ressens, ce que je pense, ce qui m’habite et se meut à l’intérieur de moi : le territoire de mes émotions les plus secrètes n’appartient qu’à moi.

L’émotion parle bien d’un mouvement (du latin « motio ») qui vient de l’intérieur et se dirige vers l’extérieur, comme l’explique l’étymologie latine « exmovere » (émouvoir).

Et pourtant bien souvent on ne sait pas soi même ce qu’on ressent !

C’est quoi, une émotion ? Le Larousse nous dit que c’est une « réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement ». Comme l’expliquent très clairement les neurosciences, l’émotion s’accompagne toujours de sensations corporelles : c’est une manifestation corporelle qui nous permet d’agir ou de réagir à des signaux extérieurs dans le but d’assurer notre survie et notre bien être.
Les émotions sont essentielles, elles sont notre météo intérieure, très utiles car elles nous indiquent comment nous adapter à l’environnement et guident nos comportements pour : d’un côté, éviter les dangers, d’un autre, créer de belles choses.
On distingue les émotions dites négatives (c’est à dire désagréables) des émotions dites positives (c’est à dire agréables).

Apprendre à ressentir ce qui se passe en soi est essentiel pour apprendre à se connaître, pour comprendre comment les drames et les deuils de notre existence se sont transformés en blessures et en souffrances. On ne peut guérir nos blessures si on n’en a pas conscience. Mettre de la conscience sur nos blessures suppose qu’on leur donne toute leur place, qu’on les accueille, qu’on ne les rejette pas. Pourtant, on rejette souvent ces émotions douloureuses : c’est légitime – car personne n’aime souffrir, on aspire tous au bonheur – mais c’est contre-productif…. Car ce qui a eu lieu ne peut s’effacer et les traces de nos expériences douloureuses ne disparaissent pas d’un coup de baguette magique…. Le problème, c’est que la résistance et le fait de se déconnecter de nos émotions vont avoir des conséquences néfastes sur notre vie intérieure, sur nos comportements, sur notre santé.

Si on ne connaît pas notre histoire dans tous ses méandres faits d’ombres et de lumière, celle ci est vouée à se répéter, et l’ombre enveloppera toujours la lumière.

Ressentir. Je pourrais dire aussi bien pour illustrer cette image : écouter. En italien, le sens du verbe « sentire » est très subtil puisqu’il veut dire à la fois « sentir/ressentir » et « entendre ».
Ecouter pour accueillir, apprivoiser, comprendre, se laisser traverser par l’émotion, puis la laisser partir et décider de mettre en place autre chose (d’autres pensées, des actions agréables) pour me rendre la vie plus belle.

Donc : m’installer en position « meta », c’est à dire prendre de la hauteur par rapport à la situation, et m’’observer – exactement comme si je regardais cette photo – dans une position à la fois d’observatrice et d’observée. Puis me demander avec le plus de bienveillance possible, comme si je parlais à un enfant en larmes ou apeuré : « Que se passe t il ? Dis moi, que ressens tu ? » Et si c’est la tristesse qui arrive, accueillir cette tristesse : « Oui, c’est ça, tu es triste, c’est ok », puis chercher à comprendre pourquoi je suis triste : « C’est normal d’être triste pour cela… ». Enfin – parce que rester dans une émotion douloureuse est franchement inutile – choisir de faire quelque chose qui me fera du bien : et d’abord boire un verre d’eau !! Symboliquement, l’eau est liée aux émotions. ? ?
Comme sur la photo, laisser le temps à mon mental de devenir aussi pur et transparent que l’eau.
Ensuite, libre à chacun.e de trouver l’action qui sera la plus ajustée pour s’offrir du calme, de la gaieté, de la douceur, de l’énergie….

Cette écoute bienveillante envers soi même, c’est que la CNV (Communication Non Violente) nomme l’auto-empathie : apprendre à se consoler soi même, à se donner de l’empathie, de la douceur, est essentiel pour grandir et consolider notre bonheur !
Parfois, dans des situations de grosse tempête émotionnelle, on est trop démuni, trop impuissant pour se donner de l’auto-empathie… Alors on ira chercher conseil et aide auprès d’un.e thérapeute, d’un.e psy, d’un.e coach.

Voilà, je me suis assise et enroulée sur moi même, pour écouter mon ressenti. Une fois que je l’ai identifié, je respire, je dédramatise, je souris, et j’avance… vers autre chose, vers un chapitre plus joyeux de ma vie. C’est moi qui décide d’ouvrir ce chapitre : je suis responsable de ce que je pense et de ce que je ressens, et donc de ce que je veux vivre. Mais je ne fais pas pour autant l’impasse de ressentir tout ce qui me traverse, en essayant de rester le plus centrée possible au milieu des joies et des peines qui vont et viennent car la Vie est un mouvement incessant, comme une vague aux nuances subtiles et infinies.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure.


Guillaume Apollinaire, Le Pont Mirabeau

Le septième jour : Etudier

Etudier, lire, apprendre, c’est sérieux !!
Chercher à m’approcher de la Connaissance – moi qui ne sais rien, comme disait Socrate – pour comprendre qui je suis, comprendre le monde, l’humain, le sens de la Vie.
Pour être au plus près de moi.
Emprunter le chemin emprunté avant moi par tous les penseurs, philosophes, écrivains, poètes, chercheurs et sondeurs de l’âme humaine, pour essayer de percer ce puissant mystère qu’est l’existence.

Depuis que je suis petite, j’aime chercher le sens premier des choses, et aussi le sens des mots !! J’ai toujours avec moi des dictionnaires…
J’ai un mental qui aime fouiller, creuser, approfondir, vérifier, toujours en quête de sens, c’est ainsi qu’il est fait… j’y suis habituée !!
J’ai besoin de revenir à la Source, d’essayer de percer les mystères, de voyager du côté du monde invisible, tout aussi réel que le monde visible. Et en même temps, j’accepte aussi qu’une part d’insondable demeurera toujours intacte, puisque la Connaissance est infinie.
Les mots – à travers mes lectures, mes correspondances, les textes que je traduis et j’écris – ont ensuite assumé un autre rôle : combler l’espace de l’absence, me relier aux autres et au monde.

Etudier demande exactement la même précision que l’artisan travaillant avec ses outils et son habileté. Mais au lieu de porter son attention sur la matière, on la tourne vers les choses de l’esprit.
L’étymologie du verbe « étudier » est très intéressante : par sa racine (s)teu-, signifiant « frapper à coups répétés avec un instrument contondant », étudier est lié au fait de « presser, s’appuyer sur », puis, par glissements de sens, on est arrivé à l’idée de « s’appliquer à quelque chose, avec soin, avec zèle » et de « frapper l’imagination ».
Etudier, c’est donc tenter de « percer » les choses, non pas avec un foret, mais avec l’instrument souterrain de l’esprit.

Les livres représentent des piliers de beauté et de droiture sur lesquels je peux m’appuyer et dans lesquels je peux me plonger en quête de sens et de vérité. Ils me rassurent.

Mais parfois ce besoin insatiable de chercher un sens me fatigue…
Car le plus important, le plus essentiel n’est ni dans les livres ni dans les mots : il est dans la Vie même, au coeur du mouvement du vivant.
Sortir, sentir l’air et le vent sur ma peau, courir sur la plage, marcher pieds nus dans l’océan (oui, même en janvier !! ? ), pratiquer le yoga, écouter de la musique, danser, cuisiner, enfin faire tout simplement ce que j’aime avec les gens que j’aime, et me laisser vivre… sans me poser de questions !!
Créer ma vie en dehors des mots, des livres et des paroles, est ce vraiment possible ?? ? Oui ! et – n’en déplaise aux livres, mes fidèles compagnons de route – c’est même ce que je préfère…

Le huitième jour : Ne rien faire

Me poser, ne rien faire, me taire… autour d’un café, ou d’un thé (ou de rien du tout !).
Silence des gestes, des paroles et des pensées…
Pas facile mais tellement salutaire !!
Par moments, faire une pause : ne rien chercher, ne rien attendre, juste laisser jaillir ce qui doit jaillir. Ou pas.

Réfléchir ? Non. Rêver ? Non. Projeter, anticiper ? Non. Laisser mon cerveau – trop souvent occupé à organiser ma vie – en mode roue libre… C’est comme ça que les meilleures idées arrivent !! ?

Si, pour étudier, j’ai besoin de mobiliser les ressources de l’hémisphère gauche de mon cortex cérébral (la partie du cerveau raisonnante, logique, rationnelle, analytique, liée à l’apprentissage du langage et de la communication), en revanche, pour créer et m’ouvrir à de nouvelles méthodes de pensées et habitudes de vie – pour évoluer et grandir – je fais appel à l’hémisphère droit de mon cerveau (la partie créative, intuitive, émotionnelle, spontanée, synthétique, liée à la perception, à l’action et à la prise de décision). Et pour cela… ne rien faire est l’attitude parfaite !!
Ne pas chercher : me laisser trouver, et faire confiance à mon intuition profonde.

Ce sont souvent de manière très fortuite que de grandes inventions ont été créées au cours de l’histoire de l’humanité : Pythagore dans son bain, Newton et la pomme, Christophe Colomb et l’Amérique, Gutenberg et l’imprimerie, Galilée et l’astronomie, et bien d’autres chercheurs et découvreurs… Ces « découvertes inopinées portent un très joli nom : sérendipité (« seredinpity » en anglais).

Assise devant mon café, chez moi ou en terrasse, ou sur un rocher face à la mer, n’importe où pourvu que je fasse silence au dedans : faire taire mon mental bruyant, trop bavard, et l’autoriser à ne rien faire. Mon cerveau aime prendre l’air : il n’a pas besoin de moi pour créer et prendre les décisions justes !!

C’est passer la main et donner carte blanche à la partie de moi qui ne doute pas, qui sait ce qui est bon pour moi : ma nature profonde, ce que les textes de la pensée indienne nomment « Atman », le « Soi », le reflet individuel du « Brahman » cosmique (l’Absolu, l’Âme ou la Conscience universelle).
C’est faire confiance à ce qui ne se voit pas directement, ne se dit pas d’emblée… c’est laisser faire le temps qui à la fois creuse et dilate, met de l’espace entre moi et la Vie, une plongée dans le vide pour m’ouvrir au champ de tous les plus beaux possibles, pour que le vrai, le beau et le bon émergent.

Mettons un peu de Serendipity dans notre vie, ça la rendra définitivement plus jolie. ?

Le neuvième jour : Se laisser être

 

Prendre le soleil, nonchalamment, langoureusement… et me laisser être.
J’aime le soleil !!
Paresser n’est pas trop dans ma nature…
Mais j’ai appris – grâce à la pratique du Yoga et surtout à mes voyages en Inde – qu’il ne sert à rien de vouloir être toujours dans l’action et/ou dans la réflexion, que parfois vivre sans but est la meilleure des solutions pour être heureux.se !!
Le rythme indien à la fois trépidant dans les villes, chaotique, bordellique, et délicieusement nonchalant.
La pensée indienne repose un peu sur cette idée que ce qu’on ne peut pas faire aujourd’hui, on le fera demain… ou dans une autre vie. C’est utile de croire en la réincarnation, cela donnerait raison à toutes nos procrastinations…

Trêve de plaisanterie : se laisser être, c’est s’offrir des moments comme des bulles d’air ou de savon qui flottent au dessus des contraintes de l’ici et maintenant, petites enclaves de RIEN au sein du rythme (trop) prenant de la vie, sans même chercher à laisser jaillir quoi que soit… Et, dans cette sorte de no man’s land temporel, me reposer d’exister, pour mieux repartir après. Car, non, paresser n’est pas tout à fait dans ma nature !!

Me prélasser au soleil, cela me rappelle mes années d’enfance en Italie, pays solaire, lumineux, merveilleux de splendeur et de douceur.
Ce que j’aime surtout, c ‘est m’allonger sur la plage, l’été, jamais très longtemps… mais suffisamment pour sentir la présence de la mer tout près, le délice du vent breton sur ma peau, et m’imprégner de lumière et de chaleur. C’est sans doute pour cela que j’habite en bord de mer…

Et comme j’aime la Bretagne, sauvage, brute, austère, puissante, et en même temps, changeante, surprenante, vivifiante, aux mille nuances de beauté.

 

Le dixième jour : Lire les symboles

Sur cette photo, on dirait que je suis une gitane avec un jeu de cartes en guise d’éventail !! Ce ne sont pas n’importe quelles cartes : ce sont des Arcanes majeurs du Tarot de Marseille.

Je me suis intéressée très tôt au Tarot, et j’ai toujours été fascinée par les Gitans : d’ailleurs, quand j’avais 20 ans, j’avais un jeu de Tarot Tzigane.
Puis j’ai laissé le Tarot de côté, et n’y ai plus touché pendant de longues années…
Mais j’ai continué à interroger les symboles et les signes. A être très attentive à ce que Jung appelé les synchronicités.
Je me suis passionnée aux figures et aux archétypes de la mythologie, au monde du conte, mais aussi à l’astrologie. 
Ce n’est pas un hasard si je me suis mise au Yoga : c’ est une pratique psycho-corporelle dont la dimension philosophique, mais aussi symbolique et ésotérique occupe une place très importante. 

J’ai redécouvert le Tarot de Marseille il y a quelques années, au moment où je me suis plongée dans l’astrologie.
J’ai lu le livre de Alejandro Jodorowski, La Voie du Tarot. Puis je me suis formée à cet « art divinatoire » : un art qui est, avant tout, dans l’optique jungienne – qui est aussi celle de Jodorowski – une grille de lecture psychologique très intelligente de l’humain.
Ma meilleure “formation”, c’est en me familiarisant jour après jour avec la signification des Arcanes majeurs.

Le Tarot est un jeu d’origine très ancienne, datant peut être de l’Egypte antique. Mais il s’est développé surtout en Italie au moment de la Renaissance.

Le mot « Tarot », attesté en français au XVIe siècle, a une origine mystérieuse : il vient de l’italien  « tarocco » , du verbe « taroccare » signifiant « se mettre en colère » , puis « répondre par une carte plus forte ». Peut être aussi du mot « tara », signifiant « perte de valeur » car le joueur devait dans certains cas mettre une carte de côté, ou encore « déduction. » Intéressant : si on inverse les syllabes du mot, Tarot devient Rota, qui signifie en latin « roue » : allusion à « Roue de Fortune » (Arcane X), la roue de la Vie, l’aspect imprévisible et impermanent des choses, le fait que la Vie se développe selon un cycle infini de naissances et de morts.

Le Tarot est avant tout un jeu : les cartes représentent des figures symboliques, des personnages, des éléments du cosmos (comme en astrologie, on retrouve le Soleil et la Lune par exemple).
C’est ce qui se donne à la lecture du Tarot quelque chose de ludique et aussi de très visuel, et c’est une aide précieuse pour la/le consultant.e qui « voit », grâce aux cartes, ce qui se passe à l’intérieur d’elle/de lui.
Le Tarot est comme le reflet extérieur de l’inconscient de la/du consultant.e. 
Il ne triche pas, donne toujours les bonnes réponses, y compris celles qu’on ne veut pas entendre !!

Pendant les consultations que je donne, j’essaie d’être l’intermédiaire la plus juste et la plus impartiale possible entre la/le consultant.e et le Tarot, en me connectant à la personne, à sa demande, à son histoire.

Comme un éventail de Vie et de conscience, le Tarot est pour moi un compagnon et un soutien fidèle, sérieux et joyeux à la fois.

 

Le onzième jour : Se délecter

Se délecter… j’aurais pu écrire aussi savourer !! ? ?
Le verbe « délecter » est de la même famille que le mot « délice » et l’adjectif « alléchant ».

La douceur de la vie, c’est vivre en prenant plaisir à ce que l’on fait, que ces plaisirs soient petits ou grands. C’est aimer ce que l’on fait, c’est aimer notre vie au quotidien, c’est avoir des relations qui nous donnent du plaisir, c’est aussi prendre plaisir en mangeant.

« Un esprit sain dans un corps sain »
« Mens sana in corpore sano » écrivait Juvénal (Ier siècle apr. J.-C.).

Depuis que je suis petite, j’ai une relation particulière avec la nourriture. Le fait de bien me nourrir occupe une place essentielle dans ma vie. Comme je suis très sensible, voire fragile, le moindre aliment peut provoquer en moi des réactions d’inconfort. Je suis un vrai baromètre anti-malbouffe ! Je ne tolère pas les ingrédients s’ils ne sont pas frais, locaux et surtout de haute qualité nutritionnelle. Je suis pour une cuisine saine, simple, brute – une simple pomme par exemple ! ? – : à partir du moment où les produits premiers sont bons, cuisiner devient un jeu d’enfant !! Il s‘agit d’ajouter quelques ingrédients (herbes, épices), de choisir les bons modes de cuisson (= qui ne dénaturent pas les aliments), et de cuisiner avec amour : le tour est joué !! C’est pour cela que je suis devenue coach en nutrition.

En tant que coach, je vous accompagne pour vous aider à trouver par vous même l’alimentation qui vous convient le mieux.
Et comme je suis d’abord professeure de Yoga et de Méditation, je suis consciente des liens indissociables qui existent entre le corps et le mental. Il n’y a pas que les « nourritures terrestres » qui nous font du bien, ou du mal… Les « nourritures spirituelles » sont tout aussi importantes !!
Ainsi, veillons à tout ce que nous absorbons : nos aliments, mais aussi nos pensées, nos émotions, nos relations…

C’est donc tout naturellement que j’ai eu l’envie de proposer, avec mon amie Nathalie, un Atelier Nutrition et Emotions au Manoir de la Villeneuve : l’occasion de mieux comprendre et d’apaiser notre relation avec la nourriture, reflet de la relation que nous avons avec nous même.
L’atelier sera suivi d’un Dîner en pleine conscience : dégustation consciente de la délicieuse nourriture préparée par Nathalie, en nous reliant à nos 5 sens et en pratiquant l’écoute intérieure.

Se délecter de ce que nous offre la Vie, mais aussi décider d’aller consciemment vers ce qui est délectable – ou alléchant ! ? – pour nous !! C’est décider de vivre en prenant du plaisir sous toutes ses formes.

Croquons la Vie ! ?
Invitons dans notre Vie le sel, le piment ou le miel de l’existence… en fonction de nos goûts et aussi de nos humeurs !!

Que cette invitation soit tout simplement délectable, délicieuse et savoureuse. ?

Le douzième jour : Aimer

L’amour, c’est l’occasion unique de mûrir,

de prendre forme,

de devenir soi même un monde,

pour l’amour de l’être aimé.
Rainer Maria Rilke

Aimer, aimer la Vie, s’aimer soi même, aimer les autres, aimer la Terre, aimer le Cosmos, aimer le monde. Aimer.

L’Amour est facteur d’union et de cohésion, c’est le ciment invisible qui soutient l’Univers, ce qui fait que le monde, la planète Terre, l’humanité n’ont pas explosé depuis le commencement de la Création… C’est ce qui fait contrepoids aux forces d’éclatement, de haine et de violence, partout présentes dans l’Univers, et nécessaires à l’équilibre cosmique fondé sur un cycle de mort et de renaissance (incarné par le dieu Shiva dans le panthéon indien) : pour que la nature renaisse au printemps, il faut qu’elle meure en hiver.

Pourtant, la chose la plus simple et la plus naturelle au monde semble rarement accessible. L’amour est la plupart du temps dénaturé.
Pour avoir été mal-aimés, ou pas assez aimés, ou trop aimés, blessés dans nos histoires de vie – ces blessures profondes qui trouvent leurs racines dans l’enfance –  nous mettons en place des stratégies de défense… qui toutes résistent à l’Amour.

On commence à comprendre ce qu’est l’Amour le jour où l’on comprend ce qu’il n’est pas. L’Amour est au-delà de l’ego blessé qui souffre et ressasse sa souffrance.

Alors aimer, c’est auoi ?
Cela commence par l’amour de soi, non pas un amour égotique, mais une acceptation inconditionnelle : s’aimer tel.le qu’on est, c’est à dire parfaitement imparfait.e !  ?

Il y a une phrase qui ne me quitte pas depuis que j’ai lu, il y a 25 ans, le livre de Etty Hillesum, Une Vie bouleversée (un de mes livres phares ? ) :

« En apprenant à connaître ses forces et ses faiblesses et à les accepter,

on accroît sa force ».

Accepter de voir tout ce qui en nous est blessé, fragile, inadapté, moche, sombre, déséquilibré, excessif, violent, fade, médiocre, tout ce dont on a honte… L’accueillir. Déloger l’ombre pour faire jaillir la lumière. Puis nous ouvrir à notre humanité profonde et accéder à notre vraie nature, qui est d’aimer et d’être dans la joie.
Laisser alors se diffuser l’amour en soi… et ouvrir les vannes… vers plus d’humanité, plus de douceur, plus de tolérance, plus de légèreté, plus de joie ! ❤️

Le plus beau cadeau que l’on puisse faire à nos enfants, c’est non seulement de leur donner tout notre amour, mais encore de leur apprendre à s’aimer eux mêmes. Afin qu’ils ne soient pas dans l’attente d’être aimés des autres ou à cause de facteurs extérieurs.

Accepter l’imperfection des choses, c’est aussi cela aimer. Car l’Amour tolère la faille : je peux aimer l’autre sans chercher à le vouloir parfait. C’est l’égo qui cherche la perfection !
Ne pas chercher la perfection, c’est ce que ce se propose la philosophie japonaise du Wabi Sabi, qui se réfère à la fois à l’Espace (Wabi) et à l’essence des choses dans leur simplicité et leur sobriété, et au Temps (Sabi), et à la beauté obtenue par le passage du temps. Cette philosophie trouve la perfection tout à fait ennuyeuse ! Pour elle, le bonheur réside dans le fait d’accepter l’imperfection de la Vie et d’appréhender les choses telles qu’elles sont, dans leur authenticité, dans les plaisirs simples, dans le fait de savourer le temps qui s’écoule, dans le fait d’accepter notre corps, l’âge qui avance (et ne nous rend pas moins beaux ?), et dans le ait d’aimer notre Vie inconditionnellement.

Aimer intensément aujourd’hui en nous délectant de ce que la Vie nous offre et de ce que nous choisissons de vivre pour être heureux. Car on ne sait pas ce que demain sera…
Aimer la Vie même au plus fort de la tempête : je sais que les nuages cachent le soleil, que le ciel bleu revient après l’orage. Habiter en Bretagne aux couleurs toujours changeantes m’a beaucoup aidée à accepter la nature impermanente de toute chose !! ? 

L’Amour a un allié puissant : la Foi. Croire. Croire en la Vie, croire en soi, croire au miracle.
Croire que le meilleur est toujours devant soi, que l’on peut toujours s’élever, que si l’on accepte de baisser les armes du « tout contrôle » et de l’inaccessible quête du « vouloir être parfait.e », que si l’on accepte de faire le deuil de notre illusoire toute puissance et de nous ouvrir à notre fragilité, alors quelque chose de fermé et de dur pourra lâcher et notre coeur pourra s’ouvrir, s’adoucir, s’embellir. C’est peut être cela la magie de l’Amour : l’acceptation de sa propre vulnérabilité et le don total de soi – dans notre authenticité, notre nudité, notre beauté sincère –  à l’autre.

Cela ne veut absolument pas dire de cesser le combat : aimer, c’est être un guerrier de lumière et de conscience, armé de la détermination nécessaire pour combattre les forces de haine et de violence, pour refuser les relations toxiques, pour promouvoir la paix, la joie et la douceur.

L’Amour est une source infinie à laquelle chacun.e peut puiser.

L’Amour est en moi : il suffit de me connecter à d’autres sources pour qu’il s’amplifie et s’alchimise, que ce soit dans mes relations, ou quand je suis en contact avec la Nature, ou bien en présence de hauts lieux sacrés et de grands maîtres spirituels.
Mais aussi, tout simplement, quand je me recueille en moi même et fais silence.

Aimer.
Sourire à la Vie, alors la Vie me sourit.
L’Amour est toujours souriant !! ❤️

 

 

Si nous voulons que notre espèce survive, si nous voulons trouver un sens à la vie, si nous voulons sauver le monde et tous les êtres vivants qui l’habitent, l’Amour est la seule réponse possible.
Peut-être bien que  nous ne sommes pas encore prêts à fabriquer une  « bombe d’Amour », un dispositif assez puissant pour détruire toute la haine, l’égoïsme et la cupidité qui affligent la planète. Cependant, à l’intérieur de chaque être humain, se trouve un générateur d’Amour petit mais puissant dont l’énergie attend d’être libérée.
Lorsque nous apprenons à donner et à recevoir cette Énergie universelle, chère Lieserl, nous pouvons affirmer que l’Amour est toujours vainqueur, qu’il peut transcender tout et n’importe quoi, parce que l’Amour est la quintessence de la vie.

Albert Einstein, lettre à sa fille Lieserl

 

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2 commentaires

Merlin Ursula · 25/01/2020 à 19:04

Ma Fa, je voulais te dire combien j’ai apprécié tes réflexions sur la vie, chaque jour j’attendais la suite, souvent pertinentes, parfois surprenantes, toujours pleines de poésie! Et ces belles photos, soulignant parfaitement tes propos! Je suis d’un naturel plutôt positif mais la vie n’est pas toujours clémente et tes encouragements ne pouvaient pas mieux tomber! Un grand merci à toi.Je t’embrasse très fort, Ursula.

    Nina Costa · 26/01/2020 à 20:44

    Merci beaucoup Ursula, je pense à vous de tout mon coeur ❤️❤️❤️

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