PRÉAMBULE : UN VOYAGE EN INDE…

Je ne sais pas si un voyage se prépare. Depuis longtemps, je rêvais de partir en Inde, et ce voyage – étonnant, fabuleux, impossible –, longtemps je l’ai rêvé, imaginé, fantasmé, dessiné, en même temps que je l’ai craint, redouté, évité, éloigné de mes pensées. Puis un jour, la décision arrive, on ne sait jamais bien comment, par quel miracle sourd le choix s’impose. Partir en Inde devient alors une réalité, un fait, une situation concrète, qui quitte le monde des songes et se matérialise par l’achat d’un billet d’avion, la constitution d’une valise légère et la vague conception d’un itinéraire. Ce jour-là, c’est comme si le voyage s’était préparé de lui-même, de manière secrète, silencieuse et latente. Dans ma valise, au milieu de quelques effets personnels, je glissai des livres, et la seule expérience que j’avais de l’Inde, celle du yoga que je pratiquais depuis années. Mais mon seul bien véritable – le plus lourd, le plus essentiel –, c’était mon corps. Ou plutôt « mes corps » puisque, dans l’esprit du yoga, l’être humain est constitué d’une surimpression et succession de plusieurs « enveloppes » : le corps physique, bagage extérieur indispensable pour traverser l’existence, mais aussi l’énergie vitale, cette sensation de la vie en nous, et la dimension du mental, espace psychique et émotionnelle, enfin, plus vaste encore, infini, le corps spirituel relié au cosmos.

C’est alors que je décidai de partir. Et d’écrire le récit de ce voyage en Inde.

Partir : quitter le connu pour aller vers l’inconnu… à moins que ce ne soit le contraire ?!…
Chaque marche, chaque étape, chaque arrêt sur mon chemin me guidaient vers des relations inattendues et de nouvelles surprises : l’exaltation joyeuse du nouveau, les rencontres providentielles avec des êtres de sagesse ou de simples guides m’ouvrant les bonnes portes, et le yoga, présence apaisante et immuable, comme un fin collier de perles noué délicatement autour de mon âme…

Il vient de là, ce récit, de ces pérégrinations dans les airs, du rythme lancinant des roues frottant sur les rails, du tressaillement des bus sur les routes cahotantes, de la confusion tonitruante des villes, d’un monde peuplé d’odeurs subtiles, de lumières changeantes et de couleurs éclatantes, de l’empreinte de mes pieds sur la terre indienne, de ce mouvement incessant qui me guidait d’étape en étape, de ville en ville, de lieu en lieu. Il vient de là, d’ailleurs et de nulle part, il vient de ce voyage intérieur, dense, profond et mystérieux… vers le centre de moi-même. »

Jour après jour à Pondycherry

– Décembre 2017

Pondicherry ça claque !! Rien que le nom fait rêver.… Et je rêvais de découvrir cette ville depuis longtemps.

Alors je suis partie à Pondy pour me former au massage ayurvédique (massage traditionnel indien de bien être, à l’huile, avec des effets énergétiques et thérapeutiques).
Levée à l’aube, je rentrais le soir au moment où le soleil se couchait ! En Inde du sud, proche de l’Equateur, le soleil se lève 5 heures du matin et se couche vers 6h soir ! Autant dire que pendant 2 semaines, je n’ai fait que travailler, je n’ai pas vu le jour !!

Le bonheur de pédaler dans la ville (déjà bien éveillée à 6h du matin !!), de croiser le marchand de lait, d’admirer les femmes dessinant chaque matin devant leur maison le kollam* traditionnel, en signe de protection et de bienvenue…

A bicyclette à Pondicherry : slalomer entre scooters voitures et vaches sacrées… maintenant je peux tout faire, aller n’importe où ! Apprendre – comme dans les arts martiaux – à accepter la mort imminente pour, au dernier moment, s’esquiver rapidement parce que… si, finalement, j’ai choisi de vivre !!

Les deux villes

La ville banche, ancienne ville coloniale française, on s’y sent un peu comme chez nous, avec ses grandes rues calmes et claires, ses portails peints en bleu clair, les bougainvilliers multicolores… et aussi : les cafés et boutiques branchés… on ne se sentirait presque pas dépaysés !! Mais la douceur du climat (30° en plein mois de décembre !!) et le chant des oiseaux laissent une trace et un parfum indubitablement indiens.…

La ville blanche, c’est aussi celle qui abrite l’ashram de la Mère et Sri Aurobindo.
Un refuge de paix et de silence habité par la présence des maîtres spirituels. Là on peut venir simplement s’asseoir, et méditer ainsi dans le silence le plus total.

La ville indienne… colorée, vivante, bruyante, polluée ! A vélo, c’est une aventure périlleuse (et joyeuse !). Je pestais parfois contre les scooters qui me fonçaient dessus, mais je rigolais toujours !!
À pied, flâner dans le marché : un bonheur pour tous les sens !
Entrer dans les boutiques de tissus, les bazars de vaisselle en inox, les épiceries, les marchands d’épices… ou déambuler dans les rues : tout simplement s’émerveiller devant les mille couleurs de l’Inde !!

Marcher le long de la mer, les palmiers balancés par le vent, siroter un lassi*** au moment du soleil couchant…

Avoir la chance d’admirer un spectacle de danse indienne par Raghunath Manet en personne !

Les plaisirs sont variés, chaque jour de nouvelles découvertes !

La cuisine indienne

Ah, que dire de la cuisine indienne ? Une cuisine épicée (pimentée parfois ! pour moi : « not too spicy, please !! »), colorée, savoureuse, en un mot délicieuse !!

Avec mon amie Sophie – comme moi, passionnée par l’Inde et l’ayurveda, et formée au massage ayurvédique – nous nous inspirons des repas dégustés chaque jour : cela nous donne des idées de menus indiens à préparer à notre retour !

Sophie interviendra dans mes prochains stages « Yoga & Ayurveda, un art de vivre » (Stages Ayurveda) ) : c’est elle qui concoctera pour nos stagiaires les repas indiens et recettes ayurvédiques basés sur l’équilibre des six saveurs !!

Je m’amuse beaucoup en Inde ! Certes, il y a beaucoup de bruit et de bazar c’est assez fatigant… et en même temps – la contradiction indienne – il y a une douceur de vivre et une nonchalance qui font un bien fou. Pour preuve : dans le chaos des rues bondées, au son tonitruant des klaxons, cet homme s’assoupit tranquillement sur son scooter, la paix royale au milieu de l’agitation totale ! Un bel exemple de lâcher prise, non ?!!…

Ce séjour à Pondicherry, c’est aussi la rencontre avec Ajit et Selvi Sarkar, professeurs de yoga et de massage ayurvédiques, qui ont créé il y a 10 ans le magnifique projet éducatif et humain : Vellai Thamarai. L’école accueille depuis 2008 les enfants et collégiens d’une communauté villageoise défavorisée près de Pondichéry. Gratuite, elle offre une éducation globale de grande qualité, préparant les élèves à leur insertion sociale durable dans l’Inde du xxième siècle. L’enseignement est basé sur les principes éducatifs et spirituels de la Mère et de Sri Aurobindo, tel qu’il était dispensé dans l’ashram de Pondicherry**.

Ma séance de yoga sur le toit de la guest house !!
Près du ciel, loin du bruit de la ville… Ces toits-terrasses formant le dernier étage de l’immeuble me rappellent « l’attico » des appartements romains !!…
Il règne du reste à Pondicherry une atmosphère méditerranéenne qui me charme fort…

Je porte en moi tous les instants chaleureux et joyeux et les belles rencontres qui ont émaillé le voyage. Je reviens profondément nourrie par cette expérience, enrichie par de nouvelles connaissances que je suis heureuse de partager maintenant avec vous !!

Namaste !


*Dessin de bienvenue fait par les femmes devant les maisons : formé à partir de points disposés symétriquement au moyen de farine blanche que la femme laisse adroitement glisser du creux de la main jusqu’au sol, puis décoré avec des poudres colorées.


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