Les 12 premiers jours de l’année

Le cinquième jour : Se délester

Sur cette photographie, je ressemble aux femmes endeuillées que je voyais en Italie du sud, dans mon enfance. On m’avait expliqué qu’elles s’étaient vêtues entièrement de noir après avoir été éprouvées par une perte (la mort d’un proche, de leur mari), et qu’à partir de ce moment là, elles ne quittaient plus le deuil, restant ainsi fidèles à la mémoire du défunt, comme figées sur l’expérience douloureuse, refusant de choisir de nouveau le camp de la vie et de l’amour. J’imaginais ces femmes attristées pour le restant de leurs jours et cela me terrifiait.

Plus tard, la vie m’a appris qu’on n’a pas besoin de s’habiller tout de noir et de porter le voile pour être en deuil.

Il est question de douleur dans nos deuils.
Le mot « deuil » vient en effet de l’ancien français duel, issu du bas latin « dolus » signifiant « douleur ».
Un deuil, ce n’est pas seulement la perte d’un être cher, ce sont toutes les séparations brutales et tous les départs définitifs qui jalonnent notre existence. La vie procède par une succession de deuils et de pertes. Chaque passage important de notre existence ne peut se faire qu’avec un renoncement total à ce qui était là avant. Comme un rite… pas très agréable, mais nécessaire.

On peut pleurer toute notre vie ces pertes là ! On peut toute notre vie déplorer le tragique de l’existence.
Je me suis longtemps passionnée pour les héroïnes de la tragédie grecque et du théâtre shakespearien : pour toutes les Phèdre, Electre, Eurydice, Antigone, Clytemnestre, Ophélie, pour tous les Roméo et toutes les Juliette. C’était voir définitivement le verre de la vie à 100 % vide. Or le verre est à 50 % plein et à 50 % vide, on ne peut rien contre cela ! La vie est tour à tour tragique et merveilleuse.
Mais le regard qu’on porte sur le verre, on peut décider de le changer. Le voile, décider de l’enlever.

Se délester, c’est à dire cesser de porter la charge de souffrance héritée de nos expériences passées. Faire la paix avec ce qui a été, pour ne pas le laisser nous plomber .

Sur cette photographie, je regarde en face de moi, l’objectif en guise de miroir, et je me dis à moi même : je décide quoi ? Rester dans le tragique ? Ou décider de quitter le voile noir… ? Et cesser de pleurer le tragique des deuils passés, qui pour avoir été tragiques n’en sont pas moins passés !
Et quand je vois le verre qui commence à se vider de sa substance joyeuse, j’opte pour le remplir… de légèreté et de confiance, de musique et de danse, de lucidité et de rire.

La légèreté et la confiance, parce qu’avec elles, l’existence devient aussitôt bien plus agréable.
La musique et la danse, pour la joie et la fête du corps.
La lucidité, pour sauter par dessus la tragédie, sans jamais être dupe.
Et le rire, parce que c’est l’arme absolue contre le désespoir.

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