Les 12 premiers jours de l’année

Le sixième jour : Ressentir

Que peut on imaginer en voyant cette photographie ? Je me suis endormie ? J’en ai ras le bol de tout ? Je viens de boire un verre de ciguë ?….
Nul autre que moi ne sait ce que je ressens, ce que je pense, ce qui m’habite et se meut à l’intérieur de moi : le territoire de mes émotions les plus secrètes n’appartient qu’à moi.

L’émotion parle bien d’un mouvement (du latin « motio ») qui vient de l’intérieur et se dirige vers l’extérieur, comme l’explique l’étymologie latine « exmovere » (émouvoir).

Et pourtant bien souvent on ne sait pas soi même ce qu’on ressent !

C’est quoi, une émotion ? Le Larousse nous dit que c’est une « réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement ». Comme l’expliquent très clairement les neurosciences, l’émotion s’accompagne toujours de sensations corporelles : c’est une manifestation corporelle qui nous permet d’agir ou de réagir à des signaux extérieurs dans le but d’assurer notre survie et notre bien être.
Les émotions sont essentielles, elles sont notre météo intérieure, très utiles car elles nous indiquent comment nous adapter à l’environnement et guident nos comportements pour : d’un côté, éviter les dangers, d’un autre, créer de belles choses.
On distingue les émotions dites négatives (c’est à dire désagréables) des émotions dites positives (c’est à dire agréables).

Apprendre à ressentir ce qui se passe en soi est essentiel pour apprendre à se connaître, pour comprendre comment les drames et les deuils de notre existence se sont transformés en blessures et en souffrances. On ne peut guérir nos blessures si on n’en a pas conscience. Mettre de la conscience sur nos blessures suppose qu’on leur donne toute leur place, qu’on les accueille, qu’on ne les rejette pas. Pourtant, on rejette souvent ces émotions douloureuses : c’est légitime – car personne n’aime souffrir, on aspire tous au bonheur – mais c’est contre-productif…. Car ce qui a eu lieu ne peut s’effacer et les traces de nos expériences douloureuses ne disparaissent pas d’un coup de baguette magique…. Le problème, c’est que la résistance et le fait de se déconnecter de nos émotions vont avoir des conséquences néfastes sur notre vie intérieure, sur nos comportements, sur notre santé.

Si on ne connaît pas notre histoire dans tous ses méandres faits d’ombres et de lumière, celle ci est vouée à se répéter, et l’ombre enveloppera toujours la lumière.

Ressentir. Je pourrais dire aussi bien pour illustrer cette image : écouter. En italien, le sens du verbe « sentire » est très subtil puisqu’il veut dire à la fois « sentir/ressentir » et « entendre ».
Ecouter pour accueillir, apprivoiser, comprendre, se laisser traverser par l’émotion, puis la laisser partir et décider de mettre en place autre chose (d’autres pensées, des actions agréables) pour me rendre la vie plus belle.

Donc : m’installer en position « meta », c’est à dire prendre de la hauteur par rapport à la situation, et m’’observer – exactement comme si je regardais cette photo – dans une position à la fois d’observatrice et d’observée. Puis me demander avec le plus de bienveillance possible, comme si je parlais à un enfant en larmes ou apeuré : « Que se passe t il ? Dis moi, que ressens tu ? » Et si c’est la tristesse qui arrive, accueillir cette tristesse : « Oui, c’est ça, tu es triste, c’est ok », puis chercher à comprendre pourquoi je suis triste : « C’est normal d’être triste pour cela… ». Enfin – parce que rester dans une émotion douloureuse est franchement inutile – choisir de faire quelque chose qui me fera du bien : et d’abord boire un verre d’eau !! Symboliquement, l’eau est liée aux émotions.
Comme sur la photo, laisser le temps à mon mental de devenir aussi pur et transparent que l’eau.
Ensuite, libre à chacun.e de trouver l’action qui sera la plus ajustée pour s’offrir du calme, de la gaieté, de la douceur, de l’énergie….

Cette écoute bienveillante envers soi même, c’est que la CNV (Communication Non Violente) nomme l’auto-empathie : apprendre à se consoler soi même, à se donner de l’empathie, de la douceur, est essentiel pour grandir et consolider notre bonheur !
Parfois, dans des situations de grosse tempête émotionnelle, on est trop démuni, trop impuissant pour se donner de l’auto-empathie… Alors on ira chercher conseil et aide auprès d’un.e thérapeute, d’un.e psy, d’un.e coach.

Voilà, je me suis assise et enroulée sur moi même, pour écouter mon ressenti. Une fois que je l’ai identifié, je respire, je dédramatise, je souris, et j’avance… vers autre chose, vers un chapitre plus joyeux de ma vie. C’est moi qui décide d’ouvrir ce chapitre : je suis responsable de ce que je pense et de ce que je ressens, et donc de ce que je veux vivre. Mais je ne fais pas pour autant l’impasse de ressentir tout ce qui me traverse, en essayant de rester le plus centrée possible au milieu des joies et des peines qui vont et viennent car la Vie est un mouvement incessant, comme une vague aux nuances subtiles et infinies.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure.


Guillaume Apollinaire, Le Pont Mirabeau

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