Les pensées (The Architect)

Imaginez la forme de la boîte crânienne, son épaisseur, sa dureté
Comparez le plan mental à une scène de théâtre sur laquelle évoluent des personnages
Ce sont les images… les pensées… les pensées…
Ordonnez à ces acteurs de se retirer et conservez une seule image
Installez vous dans cette pensée et, dès ce moment, vous cessez de faire et commencez à être

https://www.youtube.com/watch?v=0STb5f-QkCU

La méditation

– Dans la pensée occidentale :

Le terme « méditation », issu du latin “meditatio” (= préparation – à un discours, à écrire, réflexion), a connu plusieurs significations au fil des siècles :
1. contemplation
2. action de réfléchir profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose
3. concentration du corps et de l’esprit sur un thème ou un symbole religieux
4. écrit sur un sujet religieux (ou philosophique)
5. dans un sens religieux, exercice spirituel préparant à la contemplation ; un fervent recueillement, une forme de prière.
6. attitude caractérisée par l’application à la réflexion contemplative.
D’après le Trésor de la Langue Française, la méditation, dans un sens commun, est « l’action de penser avec une grande concentration d’esprit pour approfondir sa réflexion ». Par métonymie, c’est la « pensée réfléchie et concentrée sur un sujet particulier ».
Ces définitions se sont fixées essentiellement sur l’idée d’une action intellectuelle, éloignée du sens premier de « contemplation ». En outre, elles concernent surtout le monde religieux et philosophique.
Or méditer c’est justement se mettre en retrait de l’action, pour observer notre monde intérieur, pour observer le processus même de notre pensée !! Et pour cela, il n’est pas nécessaire d’avoir une foi religieuse.
La méditation, qui est au coeur du processus de la pensée, figure dans le titre de plusieurs œuvres philosophiques et littéraires : Descartes avec ses Méditations métaphysiques, Lamartine avec ses Méditations poétiques

C’est l’attitude d’observation et la conscience qui nous intéressent dans le cadre du yoga et d’un chemin évolutif de connaissance de soi.

– Dans la pensée indienne :

En sanskrit, il existe deux mots distincts pour désigner, d’un côté, la conscience, « manas », de l’autre, le mental dit « inférieur », « chitta », ce mental discursif, bavard, incohérent, véhiculant le plus souvent des pensées négatives ou égotiques, nous éloignant de l’expérience du moment présent et de la réalité des choses telles qu’elles sont.

 

 

La « pleine conscience » ou « Mindfulness » :

– Ce terme a été utilisé pour la première fois par l’Américain Jon Kabat-Zinn.

C’est lui qui est à l’origine du programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction), mis en place il y a 40 ans dans des structures hospitalières, pour venir en aide aux personnes présentant des troubles psychiques (anxiété, dépression, hyperactivité, addictions….). Ce programme s’est par la suite largement répandu, aux Etats-Unis puis dans le monde, dans le domaine de la psychiatrie, mais aussi de la thérapie et du développement personnel. Il est indiqué aujourd’hui encore pour toutes les personnes qui souhaitent apprendre à mieux se connaître et à apaiser les effets négatifs du stress.
J’ai moi même suivi ce programme que je propose depuis plusieurs années dans mon studio de yoga (pour en savoir plus : suivez le lien).

– « Mindful » et « Mindfulness » :

En anglais, « mindful » signifie littéralement « qui a les qualités de (ful) l’esprit (mind) ». L’esprit désigne ici cette partie de notre mental qui a la capacité de penser, de ressentir des émotions et de prendre conscience des choses (“manas”). Être « mindful » signifie être conscient de quelque chose, mais aussi porter son attention de manière délibérée, sur l’expérience du moment présent, sur les pensées et les émotions ressenties, dans le but d’apaiser le mental.

Le terme « Mindfulness », traduit en français par l’expression « pleine conscience », me gêne un peu : méditer, ce n’est pas « remplir » (« fulness » signifie « plein ») notre conscience d’attention, ni la « vider » de nos pensées !! Il ne s’agit pas non plus d’un état de plénitude car parfois méditer nous met face à un bouillonnement d’émotions pas très agréable…

– Si nous ne pouvons pas nous arrêter de penser, nous pouvons en revanche observer nos pensées.

Avec l’expérience, on constate qu’on peut apaiser l’agitation mentale, et qu’il y a plus d’espace entre nos pensées. Observer, ce n’est pas une action à proprement parler, mais le mouvement de la conscience qui se tourne vers un objet (on parle de rotation de conscience, notamment dans le Yoga Nidra), en l’occurrence les pensées. Ce mouvement est une décision volontaire de notre part.
Méditer est donc une forme de non action – ou de mise en retrait – volontaire !!

 

 

Car, si on y réfléchit bien, l’expression de « pleine conscience » (que j’utilise pour désigner le programme MBSR que je propose à mes élèves) est redondante : soit on est conscient, soit on ne l’est pas, il n’y a pas de demi-mesures en matière de conscience et d’inconscience… !! ?
Le sens que je lui donne est plutôt celui d’être « pleinement », « totalement » présent-e à soi-même, c’est-dire dans l’attitude de la conscience qui observe les pensées du mental.
L’expression de « présence attentive » serait dès lors plus juste.

Cette attitude d’attention et de concentration (dharana) est l’une des huit branches du Yoga décrites par Patanjali dans les Yoga Sutrâ. ?

 

 

Les effets de la méditation :

– Maîtriser les perceptions induites par nos 5 sens :

Tout ce qu’on absorbe par les organes de nos sens a des répercussions sur notre corps physique et sur notre mental. Certaines impressions provoquées par nos 5 sens peuvent avoir un effet puissant (ex : un bruit peut nous faire sursauter, créer une peur….). Il est donc essentiel de calmer notre mental pour apprendre à ne pas réagir de manière excessive aux impulsions créées par nos sens. D’où l’intérêt de méditer régulièrement pour apaiser notre mental.

– Calmer l’agitation mentale en maîtrisant “Chitta”, notre mental inférieur.

La méditation fait partie des rituels que l’on met en place dans notre vie pour trouver notre équilibre et que rien ne puisse nous bousculer.
C’est moi le capitaine de mon navire !! Ce que je fais quotidiennement, ce sont mes rituels, mes propres règles qui ne valent que pour moi. Les soucis rongent l’esprit et le corps. Alors on va apprendre à se concentrer sur autre chose que sur nos soucis…. pour ne pas se laisser prendre par nos soucis. Et dès ce moment, les soucis se déposent, s’éloignent…

– Apaiser et guérir :

Comme l’explique Deepak Chopra dans son livre Santé parfaite, le système corps-esprit tout entier peut être influencé par une technique mentale. Y compris pour apaiser des symptômes tels que : hypertension, cholestérol, migraines, dépression….
Grâce à la méditation, on se détache de tout l’ “ama” (= toxines) du mental, c’est à dire de toutes les impuretés psychiques, de toutes les pensées et des émotions désagréables ou négatives, pour accéder au silence intérieur, source de joie et d’apaisement.

Grâce à la méditation et à la visualisation, on va par exemple diriger notre attention vers une zone du corps qui a besoin d’être soignée car tout ce vers quoi nous tournons notre attention devient plus fort. Il est possible d’utiliser son attention pour activer dans l’organisme un processus de guérison. L’intention possède un pouvoir illimité. Pour cela, il est fondamental de se faire une idée clair du but que l’on se propose : cette approche plus subtile met en relation attention et intention.

 

 

Comment méditer :

– C’est à la fois hyper simple et très difficile de méditer !
Comme me disait un ami :”C’est à la fois dur et compliqué la méditation”. Oui : c’est hyper simple car il s’agit “simplement” de demeurer assis, immobile, en silence, pendant un certain temps (5, 10, 20, 40 minutes, ou plus…). Mais ce n’est pas facile parce que…. on est toujours trop dans le mouvement, physique et psychique … et s’arrêter, se poser, c’est en quelque sorte contre-nature. Contre la nature de notre mental qui est dans une agitation permanente et dans un état d’anxiété instinctive : notre cerveau primaire (= le reptilien) est toujours sur la défensive, prêt à guetter le moindre danger pour nous préserver notre vie (donc merci, cette fonction là est très utile !!), mais cela implique d’être toujours aux aguets, sous stress et inquiet… Si on imagine la vie d’un homme des cavernes, ce fonctionnement de notre mental se justifie. Sauf que… aujourd’hui nous n’avons plus de tels dangers qui mettent en péril notre survie !! ?
Cela crée toutefois un paradoxe : plus on est dans le mouvement, plus cela veut dire qu’on a besoin de se poser !! Plus cela veut dire qu’on doit calmer l’anxiété sous-jacente à ce mouvement…Il s’agit de reprogrammer notre cerveau en quelque sorte, et de se rassurer : parce que tout va bien, les dangers pour notre survie sont écartés.
Alors…. pour que cela devienne à la fois simple ET facile, il n’y a pas de secret : c’est l’entraînement, la répétition, jour après jour, de ces exercices qui nous invitent à explorer, en toute confiance et en sécurité, la non-action, la pause.
Il y a plusieurs façons/techniques pour méditer.

Globalement, on peut dire que méditer consiste à se retirer de notre mental pour voir ce qu’il s’y passe. C’est comme si on était sur un balcon et qu’on regardait la foule s’agiter en bas sur la place !! Ou derrière la scène du théâtre, dans les coulisses de notre esprit…
La méditation devient alors un arrière-plan de la vie : la partie consciente de notre être nous regarde en train de penser, d’agir, de parler… On apprend alors à se détacher de nos pensées, de nos paroles, de nos actes.
Dans les exercices de méditation, on va porter notre attention sur un objet précis, par exemple sur notre respiration naturelle. En observant notre respiration, en laissant aller et venir nos pensées sans s’y attacher.
Ou alors, on observe les sons : les percevoir, simplement, sans chercher à les analyser.
Ou encore, nos sensations corporelles, ou même les sensations que l’on perçoit dans notre visage.
On peut également visualiser des couleurs.
Le but de toutes ces techniques est d’orienter notre conscience vers un objet précis, détournant du même coup notre mental “inférieur” des pensées qui s’agitent, divaguent, s’éparpillent… Notre conscience est occupée : elle reste focalisée sur l’expérience du moment présent, quelle que soit cette expérience.
Cela nous enseigne aussi à accepter ce qui est.

– On peut aussi répéter en silence un mantra :

Par exemple, le mantra SO HAM (Je suis Cela) : SO sur l’inspir, HAM sur l’expir.
Le but est d’accéder au silence de la conscience pure.
Pour cela, on apprend à lâcher prise pour simplement être. Notre attention se porte au niveau paisible et non changeant de la conscience : le Soi (= demeure profonde de l’esprit). Grâce au silence, on va puiser, à un niveau profond de nous même, des pensées de nature heureuse, imprégnées de douceur, de fraîcheur et de joie.

– La Sadhana (discipline) que nous propose le Yoga, c’est la conscience.

Apprendre à rester toujours conscient et vigilant nous aide à nous établir dans une pensée juste, une parole juste, des actes et des choix justes. Et, au bout du compte, à être heureux et en bonne santé. Parce que la pire des « maladies », c’est l’inconscience….

 

Le luxe ? Pour moi, c’est de méditer dans la Nature…

 

Méditer est un état.
Le yoga est un état.
Pour vivre cet état, une discipline et de l’entraînement seront nécessaires car notre mental inférieur prend très vite le dessus….
Dans l’esprit du yoga intégral de Sri Aurobindo, toute notre vie est un yoga : s’asseoir en silence, faire des asâna de hatha yoga, mais aussi cuisiner, marcher, travailler, écouter, parler… en étant pleinement attentif-ve à ce que l’on pense, à ce que l’on dit, à ce que l’on fait, en somme vivre en conscience tous les actes de notre quotidien.

 

 

 

Alors, tu commences quand ?? ? ?

 

Un exercice tout simple de méditation assise en silence….
Clique ici : assieds toi et laisse toi guider…

 

 

 

 

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2 commentaires

Pierre Panetrat · 26/12/2019 à 22:14

Ce shastra donne des directives précises et claires de comportement intérieur pour apprendre à faire attention, se concentrer, méditer. Très précieux pour le chercheur sincère déterminé pendant des jours, des semaines et des mois à poursuivre la recherche de ces états. Habituellement on parle beaucoup de facteurs extérieurs : posture verticale droite, respirations rythmées avec des rythmes de plus en plus allongés qui donnent des résultats certains. Mais les instructions données ici de façon très claire nous guident dans la pratique elle-même de l’acte de se rapprocher de ces trois états : attention-concentration-méditation. Om nama Shiva ya

    Nina Costa · 28/12/2019 à 20:53

    Merci pour votre commentaire ?
    Oui on parle beaucoup de méditation aujourd’hui, comme d’une pratique routinière, comme si c’était aussi simple que d’aller faire ses courses !! Or la démarche qui consiste à aller observer au fond de soi qui l’on est vraiment pour mieux se connaître et s’améliorer (et aussi s’apaiser quand c’est nécessaire ?) procède d’une volonté farouche et d’un réel engagement vis à vis de soi même, et cette démarche est loin d’être facile. C’est cela – je crois – que l’on appelle méditer.
    Om Nama Shivaya ?

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