– Les “Mudrâ”:

Le terme sanskrit Mudrâ désigne un geste, un sceau, une marque et, par extension, des gestes des mains, des doigts, des yeux, auxquels on attribue une valeur symbolique, notamment dans le théâtre indien, la danse sacrée et le Hatha Yoga.

Pour le Hatha Yoga, les Mudrâ sont des gestes précis et des attitudes posturales : certains asâna sont aussi des Mudrâ (comme Viparita-Karani Mudrâ, Maha-Mudrâ…) car ils stimulent et relient toutes les énergies qui composent l’être humain. Ces postures-Mudrâ ont une valeur particulière, presque “magique” dans le sens où elles véhiculent un pouvoir de transformation intérieure. Les textes indiens disent qu’elles peuvent sceller l’abolition de toutes les dualités…?

 

 

– Les “Bandha” :

“Bandha” en sanskrit signifie “ligature, contraction, fixation, verrou, sceau” : il s’agit, par des contractions musculaires (avec des effets de pressions ou d’hypopression dans le corps), de “sceller” l’énergie vitale dans le corps physique, en même temps que de stabiliser toute l’attention et de faciliter ainsi la fixation de la conscience-énergie.

 

Les exercices suivants ne sont pas indiqués pour les personnes débutant en yoga : il importe d’être guidé.e par un.e professeur.e de yoga et d’avoir une bonne préparation physique en hatha-yoga avant de s’initier aux pratiques des Bandha.

1er exercice : Uddîyâna Bandha

Uddîyâna” se compose de deux racines sanskrites, ud- et di-, signifiant “voler vers le haut”. Symboliquement, ce Bandha permet l’envol de souffles vitaux.
La pratique des Bandha est toujours intégrée avec des contrôles respiratoires; notamment des suspensions de souffle, dites “kumbhaka” en sanskrit (le mot signifie “cruche, vase”) : suspensions à poumons pleins (après l’inspir) et suspensions à poumons vides (après l’expir).
D’après les textes fondateurs du Hatha Yoga, comme la Hatha Yoga Pradipika, la pratique des suspensions de souffle joue un rôle essentiel dans le processus d’éveil : la transformation intérieure qui en découle s’exerce à tous les niveaux de l’être, et en premier lieu, sur la santé (meilleure vitalité) et sur l’aptitude à fixer son attention sur un objet (meilleure concentration).

La transformation à laquelle est appelé l’être humain est représentée par l’éveil d’une énergie dormante, la Kundalini Shakti, dont on dit qu’elle est lovée sur elle même, dans le cente de la base (= Muladhara Chakra, ou chakra racine, au niveau du périnée) : pour éveiller la Kundalini, il s’agit de la stimuler, de la faire monter le long du canal central (= Sushumna Nadi, canal énergétique situé le long de la colonne vertébrale), et de la diriger vers le sommet du crâne. Au cours de son ascension, elle va successivement traverser des zones/espaces/centres/vortex d’énergie, appelés “chakra” (= roues), dont les 7 principaux se situent dans l’axe central du corps, depuis le périnée jusqu’au sommet du crâne.

– Uddîyâna Bandha en pratique :
  • il faut être à jeun.
  • après avoir vidé à fond les poumons par une expiration forcée, on reste à poumons vides : on ne laisse pas rentrer l’air, mais on appuie avec les mains sur les cuisses (en position debout) pour favoriser l’écartement des côtes et la remontée du diaphragme, comme si on inspirait sans prendre d’air ! C’est pourquoi on parle aussi pour cet exercice de fausse inspiration thoracique.
  • cela crée une dépression dans le thorax : le diaphragme s’élève, les côtes s’ouvrent et les viscères sont remontées et aspirées vers le haut de la cage thoracique.
  • refoulé par la pression atmosphérique, le ventre se creuse et s’aplatit.
  • la sangle abdominale doit être relâchée.
  • à la fin de l’exercice, la cage thoracique reprend son amplitude normale, le ventre revient à sa position habituelle.
  • alors – mais alors seulement ? – on inspire en laissant l’air entrer doucement dans les poumons : surtout sans à coups !!
– Les effets de Uddîyâna Bandha :
  • sur l’abdomen : ce massage en profondeur des viscères est excellent pour lutter contre la constipation et l’aérophagie, pour éliminer les toxines ; pour la stimulation du foie et du pancréas ; pour la tonification des reins et des glandes surrénales, mais également pour la décongestion de la zone génito-urinaire.
  • drainage.
  • massage du côlon et stimulation du transit => aide en cas de constipation.
  • massage du foie, grand organe d’élimination.
  • stimulation du système veineux et lymphatique.
  • tonification des muscles profonds du périnée.
  • sur le plexus solaire : Uddiyana Bandha rétablit l’équilibre neuro-végétatif en agissant sur le plexus solaire : cette formation nerveuse (véritable “cerveau abdominal”) a une importance capitale car elle participe à la régulation de toutes les fonctions localisées dans le ventre et se propage dans tout le système nerveux.
  • sur la cage thoracique : et plus précisément, sur l’assouplissement et la mobilité du diaphragme, sur l’élasticité des poumons, avec un effet massage du coeur.
  • dans les cas de ptoses (= descentes d’organes) : cet exercice les soulage beaucoup.
  • excellent exercice postnatal pour les femmes qui viennent d’accoucher => à pratiquer juste après l’accouchement.
– Contre-indications :

– les personnes cardiaques doivent s’abstenir de faire cet exercice (ou consulter leur médecin au préalable).
– toutes les affections aiguës des organes abdominaux.
– dans les cas d’asthme => si une toux se manifeste, on arrête l’exercice.
– dans les cas d’hypertension.
– dans les cas de hernie hiatale.
– pour les personnes sujettes aux migraines.

 

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2e exercice : Mula-Bandha

C’est un excellent exercice de tonification du périnée, notamment pour les femmes, mais également pour tous, pour garder une bonne santé sexuelle !! ? ?

 

  • Mula-Bandha signifie  la ligature de la base (< “Mula” = base, racine).
  • Pour réaliser ce bandha, on inspire et à la fin de l’inspiration, on resserre le sphincter anal et l’orifice vaginal (pour les femmes), on rétracte  les muscles du périnée vers le haut, en remontant tous ces muscles (qui forment ce qu’on appelle le “plancher pelvien”) le plus haut possible.
  • Ce bandha a pour effet une contraction du bas ventre qui se resserre et se creuse.
  • On garde la contraction pendant l’expiration, et on relâche doucement les muscles au moment de la nouvelle inspiration.
  • On peut contracter et relâcher ces muscles plusieurs fois de suite, ou bien maintenir la contraction en statique.
  • Cet exercice constitue une intense irrigation de ces muscles sphincters (= les sphincters sont des dispositifs musculaires entourant un orifice ou un canal naturel et permettant son ouverture et sa fermeture).

 

 

Bibliographie :

Au coeur du Tantra, le culte de la féminité, de André van Lysebeth
Encyclopédie Yoga, de André Van Lysebeth
Hatha Yoga Pradipika, de Swatmarama
Le geste sacré, Revue Française de Yoga n° 30, juillet 2004 (articles de Boris Tatzky et de Patrick Tomatis)

 

 

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